Les macareux de Borgarfjörður Eystri
En suivant les conseils de voyageurs rencontrés la veille, on décide de prendre la route plein nord, pour aller voir des macareux. On est censés partir vers le sud, mais cela ne change de toute façon pas grand chose puisque la piste qui mène au petit village de Borgarfjörður eystri est une voie sans issue, il est donc nécessaire de faire un aller-retour, d'où que l'on vienne…
Dès les premiers kilomètres, on veut s'arrêter tout le temps : pour approcher une cascade, pour toucher la neige, pour admirer des reflets dans les lacs ou des points de vue assez spectaculaires ! Le roadtrip, c'est parti !
La route est magnifique. On ne peut s'empêcher de faire des comparaisons avec les paysages déjà croisés. On imagine assez bien ce que l'on voit de l'Islande aujourd'hui comme un mix entre l'ouest américain et l'Irlande : du premier on prendra les vastes plaines, les panoramas, les formes des plateaux et des montagnes, les rochers, l'immensité, de la seconde on retiendra les moutons, la verdure et l'eau omniprésente. Mais peu importe, c'est bien en Islande que l'on est : on se dirige vers des macareux, et ça, on n'a jamais vu, ni aux US, ni en Irlande !
Le petit port qui abrite les macareux est sympathique, s'il n'y avait les montagnes encore enneigées e arrière-plan, on se croirait plus au sud...
Mais bon, c'est plutôt pour les emblématiques macareux que nous sommes ici.
Les macareux nichent toujours au même endroit. Les couples se forment, élèvent leurs petits, et dès que ces derniers sont autonomes, ils se séparent et volent vers d'autres horizons. Puis, l'année suivante, ils se retrouvent (un couple reste le même "pour la vie")... Leurs nids sont dans le sol herbeux d'une butte. Ils la partagent avec beaucoup d'autres oiseaux, comme des mouettes, des eiders.
Cet endroit est très chouette pour les observer, les oiseaux sont à 2 pas de nous !
Je n'avais jamais vu de macareux, ils sont plus petits que ce à quoi je m'attendais. Notre présence semble totalement les indifférer, tant mieux !
Sur le chemin du retour, on s'arrête dans le patelin du coin et on croise pour la première fois une maison dont les toits sont couverts d'herbe. Je savais que ça existait bien sûr, mais j'avais cru comprendre que c'était plutôt rare et concentré dans une région spécifique. Au risque de divulgâcher : il y en a en réalité partout !
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J'ai entamé ce carnet bien après que nous soyons partis : la faute au manque de temps - c'est particulièrement chronophage ! J'avais pour habitude de tenir un carnet de voyage lorsque nous partions sur les routes, j'espérais en faire autant ici. Mais j'avais largement sous-estimé plusieurs composantes :
Hum, ok... quel rapport avec la choucroute ? Pourquoi ce topo, là, maintenant ? Tout simplement pour dire que jusqu'à maintenant, les pages de ce carnet ont été rédigées à la va-vite, après coup, de manière plus factuelle qu'autre chose... Et que ça ne va pas aller en s'améliorant car j'ai très envie de reprendre un rythme d'écriture le soir pour le jour-même. Ce que je commence à faire depuis quelques jours... Mais je n'arrive pas à combler le retard accumulé !
Donc, j'ai pris une grande décision qui j'en suis sûre va bouleverser votre vie : les prochains posts seront encore plus succincts et "distants" qu'ils ne l'étaient jusqu'à présent, pour me libérer le temps dont je manquais jusqu'à présent... En revanche, à partir du blue lagoon, c'est tout l'inverse : j'ai écrit en direct ou presque. La suite (un peu) plus personnelle se trouve donc ici, et sinon, la suite est en-dessous !
/ / / Vous pouvez désormais reprendre
le cours normal de vos activités / / /
Nous prenons la route vers le sud afin d'atteindre le parc national du Vatnajökull, qui est le plus grand glacier d'Europe. Pas de grand site incontournable sur la route, mais perdus au milieu de nulle part, face à une nature qui en impose, on retrouve le plaisir des roadtrips. Il fait assez moche aujourd'hui, mais ça n'enlève rien aux panoramas et aux paysages splendides que l'on traverse ! Plages de sable noir, montagnes abruptes et lacs, mer, c'est vraiment grandiose... Eléonore est toujours partante pour aller explorer les lieux, c'est un vrai plaisir de la voir se satisfaire de ce genre de choses simples comme aller chercher es coquillages sur une plage de sable noir !
Sur la route, on passe devant une collection insolite : celle de Petra qui a accumulé une quantité faramineuse de cailloux et de roches, en Islande, mais pas que. Si Eléonore était à côté de moi, elle me corrigerait en me disant qu'il n'y avait pas qu'une collection, mais une collection de collection : pierres, certes, mais aussi stylos, boîtes d'allumettes, coquillages, jeux de cartes, timbres, et ainsi de suite... Mais les pierres sont bien la principale attraction, visibles dans son jardin aménagé.
La visite est assez insolite : parfois surprenante et amusante, à d'autres moments, on frise le mauvais goût (voir dernière photo : coucou les nains de jardin et autres sculptures grotesques !)... Mais dans tous les cas, le jardin est très bien aménagé et entretenu pour un résultat à mon goût très joli.
Je passe rapidement sur la nuit horrible que l'on vient de passer : camping sale et désagréable, une centaine de pompiers y faisaient la fête en hurlant jusqu'à pas d'heure, et une tempête de vent qui fait mine de vouloir replier la tente de toit alors qu'on est dedans... On décolle très vite ce matin de peur qu'elle ne tienne pas le coup.
Passage obligé et tant attendu : Jökulsárlón, lagon où flottent de nombreux icebergs qui se détachent du glacier et vont se jeter dans la mer. Je regardais quelque chose sur mon guide lorsque nous sommes arrivés, je n'ai donc pas vu l'approche du lieu. En levant les yeux, j'ai eu un réel choc en découvrant cette merveille !!! Je l'avais vu en photos, et pourtant, cela n'avait pas grand chose à voir avec ce que j'imaginais. Les icebergs sont grands, parfois très hauts, ils regorgent de nuances de blanc, de gris, et surtout de bleu limpide. Nous sommes tous les quatre subjugués par le spectacle, malgré un vent glacial et très puissant. On reste très longtemps sur ce lieu, on est vraiment fascinés... Romane rentre un peu plus tôt que les autres car le froid et surtout le vent tétanisent ses doigts, mais on finit par la rejoindre et quitter presque à regret ce lagon incroyable.