C'est le grand jour ! Youhou !!!
On m'a posé pas mal de questions sur la traversée en ferry alors je vais tenter de détailler un peu ces deux jours, mais pour ceux qui voudraient s'abstenir, la suite est ici ;)
Je stresse un peu car les informations données par Smyril Line ne sont pas très claires : je ne sais pas exactement où l'on doit se rendre pour embarquer. En cherchant l'adresse, que je finis par trouver, je tombe également sur des informations concernant l'enregistrement des véhicules, ce qui nécessite visiblement une démarche assez longue à effectuer en amont de l'embarquement ! Aïe, on n'a vraiment pas prévu ça dans notre timing et nous ne sommes pas du tout dans les clous...
Il s'avère que le stress était totalement inutile, les infos trouvées sur le site de la Smyril Line ne sont plus d'actualité et l'embarquement se fait tout simplement.
Nous sommes d'abord à l'arrêt à quelques kilomètres encore du point d'arrivée... C'est long, très long, mais l'excitation est à son comble. Jusqu'à maintenant, je nous considérais plutôt en transit, en très chouette transit ponctué de belles découvertes, mais avec un but à atteindre. Aujourd'hui, le voyage à proprement parler commence...
Comme déjà dit, les infos fournies par la compagnie maritime étaient quasi inexistantes. J'avais vu que les passagers devaient emprunter une navette pour rejoindre le bateau tandis que les conducteurs devaient embarquer les véhicules seuls, mais on ne sait pas à quel moment on doit se séparer. On avait bien sûr préparé nos sacs pour les deux jours en amont, mais on se répartit les papiers, passeports, réservation un peu au dernier moment car on choisit in extremis qui prendra le volant pour manœuvrer dans le bateau...
Lorsqu'enfin les choses avancent un peu, on franchit un portique du même type que ceux des péages d'autoroute. On s'attend à devoir fournir tout un tas de documents : rien ! Reconnus par notre plaque d'immatriculation, la jeune fille me demande de confirmer mon nom et nous dit d'avancer, tout simplement.
Les véhicules attendent ensuite par file, regroupés par gabarit...
Le bateau arrive enfin, il est sous nos yeux, immense. Notre départ est prévu à 11h30, il est plus de 10h, on a du mal à imaginer que tous les véhicules puissent descendre et que tous ceux qui attendent comme nous puissent embarquer en si peu de temps tant leur nombre est impressionnant. Et pourtant... pourtant, tout va très vite et à 11h30, nous sommes sur le pont, nos affaires déposées dans la cabine, la voiture bien au chaud dans la cale (nous n'avons d'ailleurs jamais été séparés et jamais aucun papier ne nous a été demandé) et on arbore un immense sourire en regardant la côte danoise s'éloigner !
Nous sommes tous les quatre enchantés et ravis, le plaisir de partir efface même la peur de mal de mer (on verra bien) ! Le démarrage est lent et ce départ est un moment très agréable. Dans deux jours, nous serons en Islande !
On fait le tour du ferry pour prendre nos marques, et très rapidement, la fatigue me submerge. Contre-coup de l'excitation, bateau qui tangue doucement, fatigue accumulée ces derniers jours, je ne saurais dire mais je m'allonge pour me reposer "un peu". Lorsque j'ouvre les yeux, trois heures se sont écoulées !
Que dire de la traversée, sinon que c'est évidemment long... Le bateau est grand, et heureusement, les espaces extérieurs sont suffisamment nombreux pour ne pas avoir l'impression d'être les uns sur les autres. Nous avons pris la cabine la moins chère, sans hublot. Finalement, ce n'est pas si petit (ce n'est pas bien grand non plus, faut pas rêver, mais c'est correct, dirons-nous, je m'attendais à quelque chose de bien plus exigu), mais le besoin d'air et de se dégourdir les jambes se fait très souvent sentir.
Il y a plusieurs restaurants, des espaces bars où l'on peut s'asseoir sans consommer, un espace jeux vidéo qui a fait le bonheur d'Eléonore, une piscine que nous n'avons pas testée car elle était fermée la plupart du temps et qu'on ne testera pas non plus au retour parce qu'elle se situe au premier pont, et que les odeurs du moteur me sont réellement insupportables. Il y a des jacuzzis (tentants mais payants), un duty free (dont les prix sont 3 ou 4 fois ceux que l'on peut trouver en France, je ne dois pas avoir bien compris le principe du duty free), une salle de cinéma (payant aussi).
Les premières heures, nous longeons les côtes norvégiennes. On devine quelques maisons colorées, on se dit qu'on y sera probablement dans quelques semaines, c'est assez dingue !
Pour le reste de la traversée, rien à signaler de particulier, nous n'avons observé aucun animal marin... Le seul événement est l'escale aux îles Féroé.
L'ambiance sur le ferry n'est pas dingue. Je m'attendais à rencontrer des voyageurs enthousiastes, à ce que l'ambiance soit bon enfant, il n'en est rien ! Les gens ont plutôt tendance à faire comme s'ils ne voyaient pas les autres... Rares sont ceux avec lesquels on échange 2 ou 3 mots. Nous sommes plus de 1300 passagers mais on repère vite les têtes, malgré la taille du bateau et les espaces à disposition : chacun prend ses habitudes et vit sa vie indépendamment des autres. C'est d'ailleurs vrai pour nous aussi, même sans nous dire où nous sommes, nous savons vite où nous retrouver les uns les autres !
Après plus de 48 heures de trajet, nous voyons enfin la côte d'Islande. L'arrivée dans le fjörd est un vrai moment suspendu, une émotion très particulière m'envahit et à en croire les sourires et le calme qui s'affichent sur les visages des gens, je ne suis pas la seule. La lenteur du bateau permet de vraiment apprécier cette découverte, c'est assez magique. Le paysage qui se dévoile peu à peu sous nos yeux nos met l'eau à l'a bouche (et pour être honnête, l'idée de ne plus tanguer sans cesse ne nous déplaît pas non plus, car si personne n'a été malade à proprement parler, nous avons tous souffert du mal de mer à un moment ou un autre...).
Après la lenteur et l'émotion, place à l'action. Le ferry est à quai, il faut alors retrouver notre voiture et sortir... Pas si simple ! Non seulement les indications des ponts sont assez vagues et nous nous trompons d'abord d'étage, mais rien ne ressemble plus à une cale qu'une autre cale, on a donc mis du temps à en prendre conscience. Ensuite, même au bon endroit, nous ne voyons pas Gudule (mais heureusement, j'ai pas une si mauvaise mémoire spatiale que ça sinon, on la chercherait encore et nous serions probablement déjà rentrés au Danemark !). Nous devons traverser des files de voiture qui ne sont parfois espacées que de 2 ou 3 cm. On doit escalader des parechocs, ramper au sol sous des roues de secours, mais ça y est, on retrouve notre Gudule !
Après une attente nettement plus courte que pour embarquer, ça y est, on est en Islande !!!! (et toujours pas de papiers demandés...). Trop contents. Trop trop trop contents.
Allez, bye, le Norröna, à dans un mois !