Ici, point de visite, point de découverte, que du blabla ! Quelques réflexions, qui expliquent pourquoi et comment on va adapter notre mode de voyage les prochains mois. Pour accéder directement à la suite de nos péripéties en Suède et suivre notre découverte du Bohuslän, c'est par ici !
Il y a quelques jours, nous sommes arrivés sur le spot du soir alors qu'il faisait déjà nuit. Erreur grossière de débutant : quand on fait du sauvage, ce n'est pas vraiment recommandé. On voit mal les alentours, on juge assez mal l'état du sol (Est-il suffisamment plat ? Ne risque-t-il pas de devenir très glissant s'il pleut ?), les manœuvres pour s'installer peuvent devenir rock n'roll sans lumière (oh, mince alors, je n'avais pas vu ce rocher caché sous le feuillage, c'est ballot...), et, bien qu'il y en ait finalement très peu en Scandinavie (du moins au sud), les insectes se jettent sur nous dès que l'on allume nos lampes. Bref, nous le savions, nous en avions déjà fait les frais mais nous avons récidivé : mieux vaut toujours se poser avant la tombée de la nuit !
Le point positif est que cela m'a amenée à repenser profondément la suite. Honnêtement, notre mode de voyage est top pour l'été ! Nous sommes bien plus petits qu'un camping-car et on peut se faufiler à peu près partout (et accessoirement, on consomme nettement moins de carburant). L'aménagement que nous avions mis en place nous convient bien dans un contexte estival, et nous le reprendrons très clairement et sans hésiter pour vadrouiller sur de courtes périodes ou pendant l'été, après notre retour de ce long périple.
Mais il faut reconnaître qu'il n'est pas très adapté pour le long cours et le climat plus hivernal :
Eh oui ! S'il fait nuit à 17 ou 18 h, il faut donc que l'on soit installés avant, et que fait-on de nos fins de journée et de nos soirées une fois Gudule installé en mode nuit et qu'il fait une température qui ne permet pas de rester des heures dehors ? On a bien vu, en Islande, par temps froid, une fois installés et une soupe avalée, on se couchait tous très rapidement. Mais en Islande, il ne faisait jamais nuit... on s'installait donc tardivement et la soirée était alors finie. Et ça change tout !
Il faut voir les choses en face aussi : ce mode de voyage est fatigant. Agréable, plaisant, plein de points positifs, mais nous sommes tous fatigués après 2 mois et demi comme ça... Il va donc falloir repenser la suite afin de la rendre plus confortable et plus en adéquation avec les saisons qui changent !
La solution évidente pour contrer le problème de la nuit, mais aussi de la fatigue, est de se réfugier dans des campings, voire des locations. C'était prévu au moins 2 jours par semaine dès le départ, il faudra simplement augmenter le ratio...
Entre temps, nous avons également appris que le sauvage était impossible en Espagne (loi passée très récemment, en mars 2022) ainsi qu'en Italie où l'on pensait qu'il était toléré, mais tous les italiens rencontrés sur la route nous ont affirmé le contraire. Et il faut bien reconnaître qu'on est moins discrets avec une tente de toit qu'avec un van ou un camping-car... C'est là la limite de la chose. Interdit aussi en Slovénie... au Portugal... on le savait. Mais la liste s'allonge !
Certains prennent sans hésiter le risque de passer leurs nuits en sauvage. Sur une courte période, je peux comprendre. Mais vu la durée du voyage et le montant des amendes (ça varie entre 500 et 1000 €), dans des pays dont on ne connait ni les habitudes ni la langue, on n'a pas très envie de jouer...
Bref, entre les difficultés liées à la nuit qui arrivera plus vite, et les interdictions plus nombreuses que je ne l'imaginais, on peut dire bye bye au sauvage pour les prochains mois !
Pour remédier à cela et faciliter la suite du voyage, nous avons hésité entre acheter un camping-car ou continuer avec Gudule en mode "AirBnb et campings". Le camping-car nous faisait de l’œil, mais le coût total (achat + consommation carburant + assurance supplémentaire) nous semblait difficile à absorber, on n'aurait alors plus eu de marge pour les sorties, les visites, les extras... Et le fait de devoir de toute façon aller dans des campings ou des aires payantes prévues à cet effet dans les pays où le sauvage est interdit faisait un peu double peine : coût de l'achat + coût de stationnement...
Le coût des campings et AirBnb est également élevé, c'est certain (cela revient un peu au même pour le coût total). Mais il ne nous oblige pas à tout dépenser en une seule fois, et on dispose donc encore d'un budget pour continuer à faire des visites sans se priver de tout !
C'est pourquoi on a choisi de conserver Gudule mais en s'allégeant drastiquement pour ne plus avoir à faire face au sauvage. Plus de place dans le véhicule, moins de manipulations pour basculer du mode jour au mode nuit, plus de confort, moins de logistique (pour la gestion des spots, de l'eau, etc), aménagement de Gudule plus agréable pour les filles au quotidien, moins de fatigue accumulée...
Modifier l'aménagement de Gudule nécessite de repasser par chez nous (on voudrait remettre les sièges du milieu qui nous attendent gentiment dans notre garage). Comme nous passions de toute façon par la France pour aller en Espagne, et que notre présence est requise pour le bornage du terrain limitrophe au nôtre le 1er septembre, nous avons décidé de retourner en Bretagne pour mieux repartir pour la suite !
On en profitera pour nous délester de nombreuses choses. Tous les voyageurs sans exception se défont d'une partie de leurs affaires pendant le voyage... On ne coupe pas à la règle! Limités, très limités par l'espace de la voiture, on pensait n'avoir pris que le strict minimum. Eh bien il y a encore quelques petites choses totalement inutiles qui nous accompagnent et que l'on pourra laisser chez nous ! Comme en plus, on oublie le sauvage pour la suite, on va pouvoir évacuer pas mal de matériel qui ne sera plus nécessaire.
Des regrets sur nos choix antérieurs concernant Gudule ? Aucun !
Lors de notre départ en juin, nous n'étions jamais partis avec lui, ce n'est donc pas étonnant qu'il y ait des ajustements à faire en cours de route ! On devait éprouver ce mode de voyage pour se faire notre propre idée, tirer des leçons de notre propre expérience. Repartirait-on avec Gudule, aménagé comme il l'est aujourd'hui ? Oui, sans hésiter ! Je suis d'ailleurs étonnée qu'il ait été si "pratique" pendant ces deux mois, on avait réussi à pas trop mal se projeter dans l'usage quotidien de la bête. Donc oui, avec plaisir, mais pour des périodes plus courtes, comme pour les prochains étés par exemple...
Des regrets quant au fait d'être partis sans camping-car ? Je ne sais pas. Nous n'avions de toute façon pas le budget, Gudule avait été acheté avant que l'on envisage de partir sur les routes, donc la question ne se posait pas réellement... Si c'était à refaire, prendrions-nous un CC, si nous n'avions pas déjà eu Gudule ? Peut-être. Mais ce n'est même pas vraiment certain, car on a aussi conscience, pour l'avoir déjà fait, des soucis que peuvent engendrer les CC au quotidien...
Et la suite du voyage, dans tout ça ?
Nous sommes attendus chez nous le 1er septembre. D'ici-là, nous allons finir notre visite du Danemark, puis tracer jusqu'en Bretagne pour y être dans les temps. Y rester quelques jours pour réorganiser la suite, puis passer en région parisienne pour faire un coucou à la famille, avant de reprendre la route vers le sud.
On est ravis des mois passés ainsi, nous sommes tout autant ravis des mois qui nous attendent ! Hâte de découvrir la suite.
Je m'interroge beaucoup aussi sur le rythme à adopter pendant le voyage. L'école va reprendre, cela va forcément ralentir nos visites, et on trouvera peut-être alors le rythme qui nous convient. Je suis très partagée entre le fait de voyager "vite" (c'est relatif) mais de pouvoir couvrir une zone géographique plus vaste et de nous permettre ainsi de découvrir les pays prévus en fin de parcours, en Europe de l'Est notamment, et le fait de voyager beaucoup, beaucoup plus lentement, au détriment de la fin du parcours... (qui nous tendrait les bras plus tard, à d'autres occasions, car il est certain que nous repartirons !)
Depuis notre départ, on a pu voir ce qu'il était raisonnablement possible de faire en deux mois sur les routes... J'imagine assez bien un tour d'Europe morcelé, avec un départ tous les étés pour des destinations différentes.
A suivre !