Après le voyage en Islande (dont le bilan est ici), nous reprenons le ferry pour rejoindre le continent. Inutile de répéter ce qui a déjà été dit pour l'aller, mais s'il y en a parmi vous qui sont vraiment passionnés ou qui souffrent d'insomnies persistantes, tous les détails sur la traversée sont ici !

Cette traversée est longue. Techniquement, elle ne dure "que" 48 heures, mais le ressenti doit être à 3 ou 4 fois plus ! En effet, dès les premiers mètres, alors-même que nous ne sommes pas encore sortis du fjord et que la pleine mer est encore loin, les secousses sont déjà bien présentes et un mal de mer assez corsé s'empare de nous. Ça promet ! On prend notre mal en patience, allongés pendant d'interminables heures dans la cabine (les nausées sont plus douces ainsi), sans possibilité de lire ou de faire quoi que ce soit. Mais surtout, on prend nos médicaments qui aident bien. Plus le temps passe, plus la mer se calme, et en dehors de Romane qui a eu la bonne idée d'être malade tout court en plus d'être malade "de mer", on finit la traversée en quasi pleine forme pour poser le pied à terre au Danemark !

Quel plaisir de retrouver la terre ferme ! Le beau temps et une chaleur douce nous saluent. J'ai pour ma part l'impression de passer d'un monde monochrome à un monde fait de couleurs et de lumière, Romane remarque avec joie le vert des arbres et la bonne humeur nous accompagne, malgré une grosse fatigue.

Mais très vite, les affaires reprennent : quête de fontaine pour remplir nos réserves d'eau, courses pour nous remplir la panse... avec fruits et légumes, s'il-vous-plaît ! Je passe sur le mal de terre qui m'envahit à peine entrée dans le magasin (à l'heure où j'écris ces lignes, soit 4 jours plus tard, il s'est estompé mais n'a pas encore disparu, même chose pour Romane !) grrrr

L'intendance est rapidement classée, et hop, nous voici sur les routes pour jeter un œil au phare de Rubjerg Knude.

Le phare de Rubjerg Knude

Première visite, le phare de Rubjerg Knude, entouré de dunes et, forcément, en bord de mer - en l'occurrence, tout proche de falaises. Le vent est incroyable, je crois que les tempêtes islandaises nous ont suivis ! Les arbres poussent ici à l'horizontale...

On lutte contre le sable qui nous fouette le visage, s'incruste dans nos vêtements, se glisse sous les paupières... on a beau se protéger, il s'insère partout, on sent le sable crisser sous les dents. On progresse assez lentement, je finis même par me couvrir totalement la tête d'un foulard en me dirigeant presque à l'aveugle à travers le tissu - mais comme il faut très beau, la lumière suffit pour le transpercer et je vois où je mets les pieds... Ce qui n'est pas plus mal dans la mesure où nous arrivons près des falaises.

Le vent est effroyable, mais ça en vaut la peine, c'est un très bel endroit ! Se retrouver dans une tempête de sable n'est pas forcément très agréable en soi mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégage de ces instants un peu coupés du monde. Cette atmosphère un peu particulière me fait penser à ce village enseveli sous le sable, en Namibie, que j'imagine reculé et un peu hors du temps.

A cause du vent, les dunes se déplacent de plusieurs mètres par an et les falaises s'érodent rapidement. La phare a fini par être trop proche des falaises, il était en danger. Il a donc été déplacé de 70m il y a 3 ans, sans pour autant être déconstruit : il a tout simplement pris le train ! Les fondations et sa structure ont été renforcées avec du métal, des rails ont été installés, et hop, c'est parti pour un petit tour...

Sur le chemin du retour, je prends le temps de m'égarer un peu dans les dunes. Le vent est toujours présent, mais on lui tourne le dos et il s'est un peu affaibli, ça rend les choses moins difficiles. J'aime l'apparente douceur du sable et les dessins que trace le vent...

Lønstrup et le Bunker Radio Station

Sur les conseils d'une personne rencontrée plus tôt dans la journée, nous nous rendons à Lønstrup, tout proche du phare. Ce village est très paisible - mais tout semble paisible au Danemark ! J'y découvre un atelier/expo/café d'une céramiste dont j'ai adoré les pièces, tout en douceur... ça fait rêver (edit : ça fait rêver au sens propre comme au sens figuré, puisque la céramique a de nouveau occupé mes nuits ensuite...)

L'église surplombe le reste du village. Si elle n'était si haute, on pourrait presque la comparer à un mas provençal... Son cimetière ressemble davantage à un jardin très bien entretenu qu'à un lieu de recueillement. On dirait presque un jardin à la française, avec ses haies à mi-hauteur lui conférant un aspect très géométrique. La lumière est encore une fois jolie, tout semble calme, tranquille... quelques notes de jazz émanent d'une des maisons que l'on longe, ce qui embellit encore mon humeur ! Et soyons honnête : comme c'est bon de retrouver un peu de soleil, de lumière, et de chaleur !!!! (même si elle reste très relative : point de canicule ici).

Un peu plus loin sur la côte, nous partons à la recherche d'un bunker "radio station" qui offre paraît-il de beaux points de vue sur les falaises, mais le vent aura raison de nous et nous ne nous attardons pas.

Première nuit en sauvage depuis bien longtemps ! Le spot n'est pas des plus mémorables, mais c'est appréciable de retrouver un calme et qui tranquillité que l'on avait oubliés. J'espère que Romane ira mieux par la suite, elle est vraiment mal en point, et qu'elle pourra profiter pleinement de la suite de nos visites !

Aalborg

Aalborg est connue pour les grandes fresques de streetart qu'elle abrite. Déambuler dans les rues et partir à la recherche de couleurs chatoyantes est le genre de promenade que l'on aime particulièrement, alors aucune impasse possible.

Cette visite nous permet, une fois encore, de découvrir une ville paisible. Il faut avouer que nous sommes un dimanche, alors bien sûr, tout est probablement plus calme qu'à l'accoutumé, mais il règne néanmoins une ambiance sereine qui accentue notre plaisir d'être ici. En arrivant, notre première impression sur la ville est plutôt mitigée : sans âme, des immeubles cubiques bordent les grandes artères et ne nous emballent pas plus que ça. Pourtant, au-delà du streetart, on découvre un centre-ville au charme indéniable : mêlant maisons colorées à pans de bois, églises et maisons de briques rouges, ou encore ruelles pavées fleuries desservant des cottages de briques peintes, on tombe presque tous sous le charme de ce quartier qui pourrait sembler hétéroclite (il l'est) et incohérent (il ne l'est pas). Seule Romane, dont l'état ne s'améliore que très lentement, passe à côté de cette sortie...

Après une bonne pizza (étonnamment tout à fait abordable), les filles préfèrent nous attendre en bouquinant et nous laissent poursuivre notre visite. La recherche d'autres spots de streeart nous mène dans des quartiers moins agréables : plus bruyants, plus odorants, aussi... On suppose que la veille a été festive, ou du moins très alcoolisée. Même la rue de la soif rennaise est bien plus accueillante un dimanche matin ! Cela ne nous empêche pas d'admirer les fresques rencontrées. Malheureusement, le mal de terre s'accentue chez moi, ça tangue fort... Nous sommes pourtant en plein air ! J'ai l'impression que je vais m'évanouir de manière imminente. Je sais que ça ne sera pas le cas, mais la progression devient difficile, il est temps de retrouver la voiture.

Avant de repartir, on décide tout de même de faire un arrêt sur la route pour jeter un œil à deux œuvres de Seth. J'adore son univers, à la fois doux et percutant, poétique et profond. J'avais flashé il y a déjà plusieurs décennies de cela (pfiou !!!), bien avant qu'il ne soit mondialement connu, sur une de ses petites fresques à la rue Mouffetard, à Paris, et je ne manquais jamais d'y jeter un œil, saluant les 2 personnages lorsque je remontais la rue... Et certains savent combien j'ai foulé les pavés de ce quartier ! Bien plus tard, grâce à Instagram, j'ai pu mettre un nom sur l'artiste qui avait signé cette œuvre et j'ai ainsi pu découvrir ce qu'il avait également fait dans le 19e, mais aussi admirer certaines de ses expos à Paris ou plus récemment à Saint Malo. Je suis toujours aussi fan, et la magie d'Internet me permet de voir régulièrement ce qu'il fait ailleurs dans le monde...

On l'aura compris, gros gros coup de cœur pour cet artiste ! Terminer la visite d'Aalborg avec Seth est à l'image du coup de cœur qu'on a eu pour la ville.

 

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