Théâtre-musée Dalí
Je fais ici une petite entorse au titre de la page : nous ne sommes ni entourés de vieilles pierres, ni en plein modernisme catalan. Mais si l'on considère que ce mouvement a inspiré Salvador Dalí, une jolie pirouette nous permet de rester dans les clous...
Sur notre route pour la prochaine étape, nous nous sommes donc arrêtés à Figueres, ville de naissance de l'artiste, pour visiter le théâtre-musée Dalí. Si l'on était déjà convaincus du caractère "quelque peu" mégalo de Dalí, ce musée nous permet de le ressentir pleinement puisque ce théâtre a été investi et "mis en scène" par Dalí lui-même ! Les œuvres majeures du peintre ne sont pas ici ; en revanche, on plonge pleinement dans son univers décalé, voire angoissant. J'ai beaucoup aimé découvrir ce que l'on connaît moins de lui, en tout cas pour celles et ceux qui comme moi ne sont pas spécialement touché.e.s par des montres dégoulinantes ou des éléphants squelettiques, et qui n'ont jamais cherché à beaucoup mieux connaître cet artiste... (Eléphants qui, au demeurant, me font penser aux TB-TT de Star Wars, à moins que ce ne soit l'inverse. Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Eh bien je profite de cet article pour élargir mes connaissances, j'apprends ainsi que les vaisseaux aux allures de pachyderme portent le doux nom de TB-TT - ce qui perturbera plus d'un fan de Sheldon, n'est-ce pas ? Mais quelque chose me dit que je m'éloigne drastiquement du sujet initial. Pas grave, quand on parle de Dalí, on peut partir dans tous les sens, ça reste dans le thème, non ?)
Reprenons. Cette visite nous a beaucoup plu à tous les quatre. J'ai été fort naïvement surprise de découvrir des toiles presque conventionnelles de ses débuts, mais aussi des dessins à l'encre et aquarelle dont j'ai particulièrement aimé le travail de la couleur, tandis que Romane soulève des questions philosophiques pendant une bonne partie de la visite. La suite en photos (prises au téléphone...) !
Tavertet et Rupit
Nous avions été charmés par Pals et Peratallada, on a donc naturellement été attirés par d'autres villages médiévaux, cette fois un peu plus dans les terres et donc dans les reliefs des Pyrénées naissantes. On ne le voit pas ici, sur les photos, mais on est d'ailleurs souvent surpris par les paysages qui nous entourent : même massif montagneux, et pourtant, radicalement différent de ce que l'on peut trouver au nord, côté français !
Travertet est plutôt joli, mais ce sont surtout les points de vue qu'il offre sur les environs qui sont somptueux. Les maisons de pierres de l'hyper-centre (haha) sont adorables, mais ce qui étonne plus encore, ce sont les maisons nettement plus récentes, modernes, qui recherchent le même style : pierres et bois sont de mise. Le contraste entre ces maisons cossues, imposantes, probablement riches et luxueuses et les villes un peu plus délabrées que l'on croise dans la vallée est assez marqué et marquant.
Rupit semble quant à lui plus authentique. Contrairement aux villages que j'ai cités plus haut, ici, les pierres sont grises. Comme en plus, la lumière manque (on a même droit à quelques gouttes de pluie, fait rarissime depuis que l'on a repris la route début septembre !), le tout pourrait sembler bien terne... et pourtant, rien de terne ici. Ce village mérite largement le détour : on ne se lasse pas des ruelles pavées, des escaliers irréguliers et des maisons qui ne pourraient pas servir d'étalon aux équerres ! On y découvre une petite boutique tenue par un monsieur charmant qui fabrique lui-même ses galettes très fines et craquantes, le résultat pourrait être un mix entre cigarettes russes et gavottes : parfait pour un goûter improvisé !
Barcelone, de Gaudi à Domènech i Montaner
Nous avons passé deux journées seulement à Barcelone - presque deux heures de transport pour s'y rendre depuis notre location, et bien sûr même chose le soir pour le retour : ça fait de grosses journées ! Comme en plus il fait particulièrement chaud (nous qui avions voulu éviter les chaleurs estivales en visant le nord pour l'été, nous voilà servis...), crapahuter en pleine ville n'était pas des plus plaisant, c'est pourquoi on a limité nos visites et qu'on les a orientées sur le thème du modernisme catalan (autrement dit, du mouvement "art nouveau"), avec Antoni Gaudí bien sûr, et Lluís Domènech i Montaner.
Première étape : l'hôpital Sant Pau, dessiné par Domènech i Montaner, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cet hôpital de plus d'un siècle a été utilisé jusqu'en 2009. Lorsque les derniers services sont partis pour investir un hôpital bien plus moderne (juste à côté), l'ensemble a été réhabilité et il est désormais possible de le visiter. Nous sommes au début du XXe ; un richissime donateur, Gil, souhaite léguer une partie de sa fortune à la construction d'un hôpital public très moderne pour l'époque. Plusieurs maisons, avec chacune sa spécialité médicale, se font face dans un environnement ouvert et verdoyant. De magnifiques salles de jour permettent aux malades de se rétablir : l'architecte a souhaité articuler le lieu autour du bien être des malades, fait novateur pour l'époque. Des galeries souterraines permettent de faire communiquer les maisons entre elles et de déplacer le matériel, les malades, le personnel sans difficulté... Le tout dans un décor vraiment grandiose !
Outre la beauté du lieu qui reste spectaculaire, on ne peut s'empêcher de penser à l'état de nos hôpitaux à l'heure actuelle, à l'importance qu'on leur accorde... ou pas, et aux conditions d'accueil des malades comme aux conditions de travail du personnel soignant ! Cela fait presque du bien au moral de se dire que de telles initiatives ont existé, ont permis à un tel hôpital public de voir le jour et de durer dans le temps.
(photos prises avec le téléphone, par un temps très maussade)
Œuvre de Gaudi elle aussi inscrite au patrimoine de l'UNESCO, le parc Güell, créé au tout début du XXe siècle, surplombe la ville. Barcelone a dû être métamorphosée en très peu de temps tant le nombre d'édifices et de lieux ont vu le jour dans les premières années du XXe ! Ce devait être impressionnant. En attendant, on est bien au XXIe, et les visiteurs étaient très - vraiment très très - nombreux à admirer les mosaïques et les maisons pour le moins originales qui ornent le parc. J'avoue ne pas avoir été particulièrement touchée par ce lieu, et je crois pouvoir dire que le reste de l'équipe a eu le même ressenti, à l'exception de Romane. J'ai été un peu déçue par les éléments de mosaïques que l'on connaît tous : je pensais qu'il y en avait bien plus, au-delà des clichés photogéniques que l'on associe systématiquement à Gaudi... La visite reste agréable et les couleurs sympa, les formes surprenantes, mais ça n'a pas été notre coup de cœur barcelonais, c'est sûr !
(photos prises au téléphone)
Est-il besoin de la présenter ? C'est le monument le plus visité d'Espagne ! La construction de l'œuvre la plus connue de Gaudi a débuté en 1882 et est toujours en cours (elle devrait être terminée d'ici 4 ans). La partie qui a été construite du vivant de l'architecte fait partie du patrimoine de l'UNESCO.
Le temps étant très couvert lorsque nous la visitons, nous n'avons pas pu voir les fabuleux jeux de lumière colorés qui envahissent les espaces, mais les nombreux vitraux, qui ne sont évidemment pas sans rappeler le travail de mosaïque de l'artiste, apportent malgré tout de vives couleurs magnifiques. Entrer dans cette basilique est un moment un peu à part, on a beau connaître le lieu à travers les photos et les reportages, cela reste grandiose, d'autant plus que l'espace intérieur, immense et tout en verticalité, contraste vraiment avec l'extérieur qui est, lui, très chargé et massif (franchement, les façades ne correspondent pas à ce que je préfère dans l'architecture ou la sculpture, mais cela reste impressionnant !).
(photos prises au téléphone)
Maison incroyable signée Gaudi pour la famille Batllo qui ne devait probablement pas toucher le RSA. Inspiré par la nature et plus particulièrement par la mer, l'architecte a conçu cet édifice classé (encore !) au patrimoine mondial de l'UNESCO au tout début de XXe. La visite nous enchante malgré le monde... Le mélange du travail du bois, du verre, des céramiques donne une impression très particulière. La lumière se dépose partout, mais le bâtiment bénéficie aussi des dernières avancées techniques : la maison est dotée d'un ascenseur, rarissime à cette époque, mais également d'un système de régulation naturel de l'air permettant de conserver l'intérieur au frais.
Dernière visite à Barcelone : le palais de la musique catalane, de Domènech i Montaner. Guess what : tout début du XXe, patrimoine mondiale de l'UNESCO... J'aurais presque pu faire un copié-collé des infos pour chacune de nos visites !
L'architecte s'est inspiré de la nature, thème prédominant dans le modernisme catalan. Le palais est et a toujours été privé, avec le souhait d'y mêler musique populaire et musique classique. Encore maintenant, il propose environ 300 concerts par an, la programmation y est très éclectique. A sa création, il a été l'un des premiers lieux à accueillir et promouvoir des chœurs féminins, dont les chanteuses pouvaient être issues de toutes les classes sociales.
Pantà de Sau
Eléonore a voulu partir avec sa trottinette (ou plutôt ma trottinette, mais passons). Elle nous a démontré qu'on pouvait l'insérer dans la voiture sans que cela ne pose trop de souci, et force est de constater qu'elle l'utilise régulièrement ! Toujours plus que Romane et sa guitare (ou plutôt ma guitare, mais passons) autrement plus volumineuse... -_-
Bref, je dois reconnaître que c'était, avec le recul, plutôt une bonne idée, contrairement à ce que je pensais. Sauf qu'elle l'a oubliée sur un parking. On a voulu y retourner lorsqu'on s'en est aperçus, on en a profité pour tenter d'apercevoir le village Pantà de Sau, village englouti dont seul le clocher apparaît hors de l'eau, parait-il... Beaucoup, beaucoup de route qui faisait vraiment redite avec ce que l'on avait déjà vu, pour ne pas vraiment arriver à atteindre l'endroit, et pour découvrir que le niveau d'eau était tellement bas que le village n'était pas du tout englouti. Mais l'environnement était très sympa !
Pour l'anecdote, on a perdu la trottinette. Tout compte fait, ce n'était pas une riche idée...