Le Cap de Creus
On passera sur la ville dans laquelle on loge : Empuriabrava est exactement ce à quoi on s'attendait. Une ville totalement artificielle créée autour de canaux non moins artificiels, dont les maisons et immeubles vieillots et désuets semblent sortis des années 60, mal entretenus et collés les uns aux autres. Les bords de mer ultra-construits avec des immeubles massifs, ça n'a jamais été notre truc... La ville semble à moitié vide, ringarde et sans ambiance, bref, aucun intérêt. C'est ce qu'on imaginait, aucune déception, donc ! Nous sommes ici pour les environs, qui, on l'espère, contrasteront avec cette ville au charme absent...
On commence nos visites par le cap de Creus. C'est magnifique ! Toujours en toile de fond, les Pyrénées qui se jettent dans la Méditerranée. On reste un certain temps à observer les roches alvéolaires. Eléonore se fait un plaisir de découvrir le mica et son aspect nacré...
Villages de la Costa Brava
J'avais une image des petits villages blancs ou colorés en bordure de criques à l'eau limpide... Eh bien, on a trouvé des petits villages blancs et colorés en bordure de criques à l'eau limpide. C'est très mignon, la côte est vraiment belle... On peut regretter que cela soit tant construit, à l'image de ce moment impressionnant, au détour d'un sentier longeant la côte, lorsque se dévoile d'un coup sous nos yeux admiratifs un somptueux paysage : "Waou !", s'exclame-t-on... immédiatement suivi d'un "oh non, quel dommage, ce complexe massif surplombant les roches magnifiques !"... Le second effet Kiss Cool n'est pas toujours des plus appréciables.
Il n'empêche que ça reste vraiment splendide ! Les maisons d'un blanc immaculé, les pieds dans l'eau, sont quant à elles pleines de charme et invitent à la paresse en ce jour de weekend... Si les villages de Sa Tuna et de Tamariu n'avaient pas été aussi loin de notre location, nous aurions pu y rester bien plus longtemps et profiter de ces moments estivaux avec grand plaisir (on a presque 30°C, à la mi-octobre, avec une eau très tentante !).
¿ Hablas espñol ?
Petite parenthèse : quand nos premiers pas en Espagne riment avec premiers pas un peu perdus côté linguistique !
Personne dans la famille ne parle un mot d'espagnol. De toute façon, ça ne nous servirait pas à grand chose : ici, tout est indiqué en catalan, la langue régionale prend le dessus et ne semble pas vraiment coexister avec la langue nationale. Dans une certaine mesure, ça nous arrange : de nombreux mots catalans sont, à l'écrit du moins, très proches du français... premier exemple que j'ai en tête : formatge pour fromage (oui, il est important d'accorder toute son attention à ce genre de vocabulaire !).
Passer une commande pour manger dans une boulangerie alors que la serveuse ne parle pas un traitre mot d'anglais et qu'on ne parle pas un traitre mot d'espagnol, et encore moins de catalan, donne une situation assez comique ! A vrai dire, c'est la première fois que ce genre de situation nous arrive depuis notre départ. Dans le nord de l'Europe, tout le monde parle anglais, nous n'avons jamais eu aucun souci pour communiquer. Cela faisait bien longtemps qu'une telle situation ne nous était pas arrivée, et c'est plutôt plaisant et amusant ! Ce qui me surprend, c'est notre capacité à comprendre quelques mots en espagnol (très peu, certes) malgré notre incapacité flagrante à en prononcer ne serait-ce qu'un seul en dehors des formules minimales de politesse. Sans n'avoir jamais appris cette langue, on capte de-ci de-là des mots qui nous parlent... je pense à queso par exemple (je persiste et signe, ce mot a toute son importance !), entre autres.
Je garde un souvenir assez amer d'un hôtelier barcelonnais qui nous avaient incendiées, ma sœur et moi, il y a de nombreuses années, lorsque nous nous étions adressées à lui en anglais par défaut. Visiblement vexé car selon lui, le français et l'espagnol étaient la même langue, il nous avait expliqué qu'il n'était pas normal qu'on ne parle pas la sienne alors que lui parlait la nôtre... Si j'avais trouvé son attitude très désagréable et franchement déplacée, je m'étais malgré tout sentie toute petite et bien bête de m'être adressée à lui directement en anglais... Je sais que je prendrai des pincettes désormais ! Pour l'instant, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter avec qui que ce soit, on verra donc ce que nous réserve la suite...
Pals et Peratallada, villages médiévaux
Nous étions passés à Peratallada après avoir visité les petits villages côtiers, mais la nuit tombait et on avait envie d'y retourner. Pals et Peratallade sont des villages médiévaux tout de pierre vêtus où l'on se perd avec plaisir dans les ruelles, en passant sous des ponts, sous des voutes et dans des escaliers tortueux. L'absence de voitures offre une ambiance paisible... Charme assuré, on a adoré !
Pals :
Peratallada :
Gérone (Girona)
Gérone, coup de cœur pour cette ville vivante et agréable !
Pour être honnête, hormis les petits villages en bord de mer et les côtes très jolies, côté villes et villages, on n'est pas super emballés par les environs, pour le moment... Les villes que l'on traverse sont assez tristounes, malgré les couleurs chaudes dont les maisons et immeubles se parent : elles sont délabrées, donnent souvent une impression d'abandon, et n'ont vraiment ni charme ni ambiance.
A Gérone, c'est très différent ! Certes, les murs des immeubles sont aussi en mauvais état, mais à l'inverse des autres lieux parcourus au gré de nos trajets, ici, cela donne un cachet indéniable ! Les façades colorées de rouge, d'ocre, de jaune ou de brun se reflétant sur la rivière sont un peu le cliché de la ville mais ce n'est pas pour rien : c'est un beau spectacle. On découvre une ville qui semble très agréable à vivre : on est loin des villes presque fantôme que l'on a pu voir ailleurs, ici, ça vit ! Cafés, boutiques, vélos et passants animent Gérone de manière assez joyeuse et l'on est très contents de la visiter en cette fin d'après-midi, ça nous change un peu des jours passés (outre les visites relatées plus haut dans cette page, bien sûr, car je laisse "hors cadre" les moments sans grand intérêt).
Gérone possède aussi un quartier juif qui a jadis été très important, au Moyen-Âge : l'un des mieux conservés paraît-il ! On trouve ici aussi des ruelles pavées et des immeubles de pierre, c'est bourré de charme et très plaisant de s'y promener. Juste à côté, la cathédrale en impose, mais elle ferme tout juste à notre arrivée, impossible, donc, de la visiter...