Tour d'Europe, partie 1
Virée en contrées vikings
juillet 2022

Péninsule de Snæfellsnes

Ce soir, j'écris confortablement installée dans la tente, à l'abri de la pluie, en savourant le spectacle d'un magnifique coucher de soleil qui n'en finit pas. Point de photo digne de ce nom cependant, mon appareil est dans la voiture et je ne veux pas risquer de réveiller les filles... Les couleurs rougeoyantes ont commencé à apparaître il y a plus d'une heure, il est bientôt minuit et le soleil n'est toujours pas sous l'horizon. Je sais qu'il ne fera pas nuit, mais la presque nuit offre des panoramas splendides, et infiniment plus lents et longs que sous nos latitudes habituelles. Quel plaisir !

Cratère de Saxhóll

Une fois n'est pas coutume : j'écris la page de ce carnet le soir-même. Peu à peu, je ne perds pas espoir de récupérer mon retard et d'écrire au fil de l'eau...  Aujourd'hui, nous avons donc parcouru une boucle autour du glacier Snæfellsjökull, à la pointe de la péninsule de Snæfellsnes. Notre premier arrêt est en réalité une erreur : nous n'avons pas suivi le GPS, et le guidage étant coupé, nous ne nous en sommes pas rendu compte avant un bon moment. Suffisamment longtemps pour tomber sur un cratère remarquable par sa noirceur et sa symétrie : le cratère de Saxhóll.

Intrigués, nous décidons de nous y arrêter. J'aime beaucoup ce genre d'arrêt impromptu, et je réalise que ça s'est assez peu produit depuis que nous sommes en Islande. Non que toutes nos visites soient programmées à l'avance, loin de là, mais les "choses à voir" ont souvent été notées et répertoriées dans le guide ou sur les pages web qui nous orientent... Cet imprévu me met donc de bonne humeur et cet état d'esprit accompagnera toute la journée.

La roche volcanique est vraiment très sombre et rien ou presque n'y pousse. Le cône semble parfait, le chemin pour atteindre son sommet est rapide et une fois en haut, surprise ! De la végétation couvre tout le cratère. Bon, on reste loin d'une forêt luxuriante guadeloupéenne, bien sûr... mais le contraste saute aux yeux.

Les photos écrasent le rendu mais sur place, on distingue très bien le creux du cratère...

On reprend la route telle que prévue initialement. Eléonore se plaint de la gorge et ne semble vraiment pas en forme. Chacune son tour ! :( Ce n'est pas très drôle pour elle, elle passe un mauvais moment et ne profite de rien. Malheureusement, nous n'avons pas grand chose pour la soulager...

Phare de Svörtuloft

La piste pour atteindre le phare est assez chaotique mais faisable en voiture classique. On le repère de loin : il porte la couleur des cirés que l'on connaît bien par chez nous... Il n'est pas très grand mais cette tour carrée et unie tranche bien dans le paysage environnant plutôt désolé. 

Mais l'intérêt du lieu est plutôt l'observation des oiseaux. Ils nichent dans les parois des falaises, juste sous nos pieds... leurs cris sont incessants, et malgré l'air du bord de mer, je dois reconnaître que l'odeur n'est pas des plus agréables. Eléonore n'a pas voulu nous suivre pour cette découverte, c'est dommage, elle aurait adoré observer les oiseaux, mais je ne suis pas sûre qu'elle aurait supporté les effluves !

Plage de Skarðsvík

A l'issue de la piste, on remarque une plage en contre-bas. Ni une ni deux, on s'arrête pour y jeter un œil... Je ne suis bretonne que d'adoption, et encore, depuis peu, mais je dois vraiment avoir quelque chose avec les bords de mer car découvrir cet endroit me ravit et me donne une pêche incroyable. Bon, le plaisir de fouler le sable et de mettre les pieds dans l'eau est somme toute assez banal, mais pour autant, je ne me prive pas et l'effet bénéfique du moment est fortement apprécié !

Malgré le ciel couvert, cette plage est très jolie car le sable est à la fois doré et noir. Jusqu'à présent, nous n'avions pas vu de sable jaune, or, c'est une première. Je ne résiste pas à l'envie de retirer mes chaussures pour plonger mes pieds dans l'eau... Je suis d'ailleurs étonnée d'être la seule à le faire car l'endroit s'y prête vraiment. Il ne sera pas dit que je n'aurai jamais testé l'eau polaire ! 

Verdict : elle est froide, mais pas plus que ça. J'ai pu marcher dans l'eau sans éprouver le besoin d'en ressortir en courant, je n'ai pas eu les jambes rouges, saisies par le froid, j'ai connu des bords de mer bien plus réfrigérants que ça en Bretagne !

Plage de Djúpalónssandur

Pour le coup, le sable de la plage suivante est bien noir. Enfin, il ne s'agit pas réellement de sable, mais plutôt d'un mélange de galets et de gravier. On n'est vraiment pas dans un lieu confidentiel, les touristes sont ici légion, mais on comprend pourquoi quand on chemine à travers les formations rocheuses escarpées et que l'on découvre la plage : c'est magnifique ! 

Un bateau s'est échoué ici-même il y a plusieurs décennies, le sol est clairsemé de morceaux de métal rouillés. 

Un lac se trouve juste à côté de la plage, et si vous observez bien, on croit percevoir un morceau de ciel bleu dans le reflet... Est-ce à dire que la suite de la journée sera dégagée ?

Les fonds sont donc très sombres, et malgré tout, on perçoit la clarté de l'eau : les vagues sont d'un bleu limpide, on devine quel spectacle ce serait sur du sable jaune ou blanc !

L'endroit est assez surprenant car des rochers de toutes formes, de toutes tailles et de toutes les couleurs nous entourent. Certains sont assez lisses tandis que d'autres sont formés de feuilles successives, je m'amuse à reconnaître des formes comme on pourrait le faire dans les nuages.

Bien que les visiteurs soient très nombreux, on sent que l'on n'est plus dans LE golden circle, l'incontournable où tout le monde se rue que l'on passe 5 jours ou 20 en Islande, et j'avoue que c'est très appréciable ! Je déguste l'endroit en prenant mon temps, Thierry en fait autant. Je trouve dommage que les filles ne nous aient pas suivis, mais l'une est lessivée et l'autre fiévreuse, inutile dans ce cas d'insister... J'ai peu à peu l'impression de renouer avec le roadtrip en lui-même : en prenant son temps, en laissant la place à l'imprévu, en savourant sans contrainte et sans galère climatique !

Le bleu du ciel se confirme... quelle chance ! Cela permet d'avoir une vue bien dégagée sur le glacier que l'on contourne. J'avoue qu'après avoir parcouru (un peu !) le Vatnajökull, ce glacier fait davantage office de sommet enneigé que de glacier, comme ça, à vue d’œil, mais ça reste plaisant de pouvoir le voir... C'est apparemment relativement rare.

Arnarstapi, gros coup de cœur pour finir la journée en beauté !

La côte sud de la péninsule est caractérisée par des falaises (noires, évidemment) et par la quantité incroyable d'oiseaux. Rien de tel pour les observer !

Nous arrivons à Arnarstapi, que j'ai très envie de renommer Astrapi. Gros coup de cœur. Une balade pour rejoindre Hellnar était prévue mais Eléonore étant de plus en plus malade, on fait l'impasse. Ça n'empêche pas le reste de l'équipe de profiter du temps particulièrement clément pour faire un petit tour... Petit port de pêche avec en toile de fond les montagnes qui se jettent dans la mer, oiseaux à foison, falaises découpées, déchiquetées, et même trouées, ambiance paisible, tous les ingrédients sont réunis pour clore en beauté cette belle journée !

Pour parfaire cette belle escapade, le soir, nous dégustons un melon. Certes, pas très local, mais rien ne l'est de toute façon... et l'envie était trop forte. Surprise : il est excellent ! Une délicieuse note estivale dans nos assiettes et une discussion "voyage" avec quelques touristes français fort sympathiques, quoi de mieux pour finir en beauté cette journée ?

Je ne suis pas sûre que les filles partageraient mon avis, mais cette journée a été pour moi la plus plaisante depuis notre arrivée en Islande. J'ai l'impression d'être enfin entrée dans le voyage ! Il y a eu auparavant de très chouettes découvertes, des endroits splendides, des moments très agréables, mais pour autant, c'est la première fois que je me sens ancrée dans le moment présent, profitant pleinement de ce qui m'entourait. J'espère que ce n'est qu'un début, que les filles vont retrouver un état normal et qu'on va pouvoir apprécier la suite tous ensemble !

D'Olafsvik à Stykkisholmur

La route est assez courte pour rallier Stykkisholmur, mais elle est encore une fois très jolie. Décidément, cette péninsule me plaît beaucoup ! Au passage, on s'arrête pour admirer Kirkjufell. Pour un meilleur point de vue, je m'éloigne un tout petit peu du parking et me rapproche du village, à quelques pas de là. C'est là que le drââââme se produit... Un oiseau que je n'avais pas repéré se jette littéralement sur moi, en poussant un cri perçant lorsqu'il frôle ma tête ! C'est assez surprenant, je le regarde s'éloigner, un peu intriguée. Mais comme je suis longue à la détente et que je ne semble pas comprendre le message, il fait demi-tour et recommence son attaque, en volant encore plus près de moi, cette fois (si si, c'est possible !). Ok, ok, comme je suis super perspicace et ultra attentive, je finis enfin par comprendre que son vol et son cri étaient intentionnels, je reviens donc sur mes pas... Mais ça ne lui suffit pas, il réitère, alors je fuis en courant ! 

Il était seul. Heureusement, sinon, je me serais cru dans un mauvais remake des Oiseaux...

Avec grande difficulté, mais néanmoins avec courage et bravoure, je finis par me remettre de mes émotions :D On termine alors le trajet dans un cadre toujours changeant. 

Stykkisholmur et environs

Les jours qui suivent sont consacrés à... rien, ou presque. Cela fait plus d'un mois que l'on est partis et même si nous avons ralenti le rythme dernièrement, nous n'avons jamais passé de journée sans se balader, sans faire de visite ou de découverte. On profite donc de quelques jours en location pour quitter le mode "voyage" et plonger dans le mode "vacances". On bouquine, on perfectionne l'apprentissage de la belote avec Eléonore, on fait des apéros en visio, on prend le temps d'à peu près tout, on met à jour ce carnet de voyage, par exemple... 

On fait malgré tout quelques sorties pour voir les environs de Stykkisholmur. L'église de la ville a une forme très particulière. C'est souvent le cas dans les villes que l'on traverse, elles sont la plupart du temps modernes et originales, mais celle-ci l'est particulièrement.

L'autre attraction de la ville est son phare, rouge cette fois-ci, perché sur une falaise de basalte, depuis laquelle on peut admirer la côte sud des fjords de l'ouest. L'ambiance est ici plutôt paisible ! Même si comme je l'ai déjà dit, je ne tombe pas sous le charme des bourgades islandaises, je ne trouve pas Stykkisholmur désagréable, son port est plutôt attrayant et y passer du temps n'est pas déplaisant. C'était une bonne "escale" !

Nous avons également cherché à rejoindre une plage, au sud de la péninsule, absolument magnifique d'après nos sources, et point privilégié pour observer les phoques.
Je crois que le problème, en habitant la Bretagne, est que le niveau à atteindre selon nous pour qualifier une plage de magnifique est assez élevé, car celle que l'on découvre nous semble très quelconque. En revanche, on est surpris (agréablement, ou non, je vous laisse deviner) d'être accueillis par un squelette de... eh bien ici, les avis divergent, on ne sait donc pas trop de quoi, mais l'odeur qui l'accompagne est assez éloquente et nous pousse à fuir rapidement l'endroit.

Plus loin sur le rivage, on trouve de nombreux os, avant de voir quelques phoques qui se prélassent sur des rochers découpés...

 

Vous l'aurez compris, nous n'avons pas spécialement été emballés par cette plage. Ce n'est pas grave, d'autres lieux nous attendent très prochainement !

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