Vous vous rappelez, hier, la petite anecdote concernant le pneu dégonflé ? Bon, eh bien ça n'a pas loupé, il est de nouveau à plat ce matin... Alors en guise de Viking World, nous irons plutôt visiter un garage islandais. Cela fait partie du patrimoine local, c'est important.
On se dirige vers le premier garage indiqué par Maps, qui s'avère ne pas s'occuper des pneus. Heureusement, la dame de l'accueil nous recommande un de ses confrères qui se trouve à 3 minutes de route...
La chance est avec nous aujourd'hui : ce confrère est ouvert, disponible, il prend tout de suite la voiture en charge et le penu est réparable !
Clou retiré, pneu réparé, tout roule (oui, je sais, j'ai un humour fou). On s'attendait à ce que ça coûte un bras (nous sommes en Islande...), pas du tout ! En 20 minutes, l'affaire est classée et on en a eu pour un prix identique à ce qu'on aurait trouvé en France avec en prime des garagistes adorables et souriants.
Bon, cette fois, c'est bon, nous partons pour Viking World ! Il s'agit d'un petit musée consacré à la consommation de tomates à Singapour dans les années 60. Un sujet très pointu qui nécessite au moins 5 ou 6 heures de visite à n'en pas douter (je vous avais prévenus, j'ai un humour fou).
Ce musée, sur les Vikings, donc (surprise !), est assez petit et donc rapide à parcourir si l'on survole les explications, mais on pourrait y passer beaucoup de temps en creusant les différentes pièces. Il n'est pas limité à l'installation des Vikings en Islande mais retrace plutôt leur histoire à travers les siècles et les continents américain et européen. Mais j'avoue être un peu perdue car lors d'une visite sur le même thème il y a peu de temps en Normandie, la guide insistait sur le fait que les Vikings en tant que peuple à proprement parler n'existaient pas, que c'était un abus de langage, qu'on devrait davantage dire "faire le viking" au sens "aller explorer, commercer, et, si le contexte le nécessitait, combattre". Pourtant, ici, on parle bien de "viking" au sens d'un peuple entier, pas d'une activité temporaire à l'échelle d'une vie...
Le musée abrite également une reconstitution de bateau viking qui a navigué à la fin des années 90, et de nombreuses histoires et mythes islandais que j'aurais eu plaisir à lire si ça n'avait pas été écrit si petit (je les ai même pris en photo pour les relire plus tard sur mon ordi, chose que je n'ai pas encore faite mais qui sera prochainement au menu car ces histoires sont assez amusantes).
Le reste de la journée est plutôt calme et tranquille... Notre rythme a vraiment changé depuis que l'on est à Grindavik. Les petites mésaventures qui nous avaient usés auparavant (tempête, covid, affaires impossible à faire sécher, froid permanent, attaque de moucherons - on ne rit pas) nous ont poussés à prendre davantage notre temps pour nous reposer et pour vivre des moments de loisirs et de détente, indépendamment du voyage. C'est une très bonne chose !
// la suite de cette page traite de la nouvelle tempête qui nous a gentiment rejoints cette nuit... pour ceux que les déboires météorologiques ne passionneraient pas, la suite du voyage se trouve ici ! :) //
Il faut dire aussi que du temps, on en a... On a cherché à écourter notre voyage en Islande. Il y a ici des paysages spectaculaires et des découvertes incroyables, c'est indéniable, et on les apprécie à leur juste valeur ! Cependant, 5 semaines en camping, c'est long. Rares sont ceux qui sont en tente ici, et on comprend vite pourquoi... les infrastructures ne sont pas vraiment adaptées, les salles communes se font rares et le vent violent rend les grandes tentes familiales totalement inadaptées. Du vent, du froid, de la pluie, ça fait partie du package islandais, mais affronter des tempêtes de vent telles qu'on en a eu précédemment est déjà plus touchy ! Jusqu'à maintenant, je reconnais que le ratio galères / plaisir n'est pas très bon - même si les derniers jours ont été très positifs, et c'est pourquoi on a voulu rentrer plus tôt. Mais tous les ferrys sont complets tout l'été... (il n'y a qu'une liaison par semaine), on a donc encore 3 semaines devant nous. D'où la possibilité de prendre largement notre temps !
Fin de journée tranquille, donc. Jusqu'à ce que le temps se lève. J'étais en train de discuter joyeusement avec une voyageuse lorsque je vois Thierry débarquer dans la salle commune en tirant une tête de six pieds de long. Je sais que la pluie est revenue, il me dit qu'il a dû écoper la tente. Je le connais, il a souvent tendance à dramatiser ce genre de situation, je ne prends donc pas la mesure de ce qu'il m'annonce et relativise... jusqu'à ce que j'arrive dans la tente. A mon tour de faire la tronche ! On est littéralement inondés, nos affaires enfin sèches sont de nouveau trempées, la housse de la guitare de Romane a pris l'eau, nos serviettes sont devenues des serpillères et à peu près tout ce qui était dans la tente est devenu inutilisable. Heureusement, notre "chambre" est épargnée !
Il est 23h38, il ne fait évidemment pas nuit mais je suis tout de même au lit, emmitouflée dans mon sac de couchage, et, par la force des choses, allongée. Peut-être devrais-je plutôt dire plaquée au sol par la tente qui s'effondre sous les assauts du vent... tente dans laquelle, en temps normal, on peut se tenir debout. Entre le bruit de la toile qui lutte vaillamment contre les rafales incessantes (prions tous ensemble les dieux quechua), le noir quasi complet (sans vouloir faire de pub pour notre enseigne d'équipements sportifs nationale, les "black n fresh" sont efficaces) et l'espace pour le moins restreint (les capsule-hôtels tokyoïtes feraient incontestablement office d'immenses palaces comparés à l'état de la tente ce soir), il ne faut pas être claustro... ça tombe bien, ni Thierry ni moi ne le sommes. Nous sommes donc protégés des 2 couches de tissus de la tente et le vent, à l'intérieur, reste suffisamment puissant pour que mes cheveux me fouettent le visage... je n'exagère pas en disant que la toile de tente remplit ce soir le rôle de second sac de couchage : elle vient totalement épouser voire compacter ma couette et m'empêche de me redresser !
Entre temps la pluie s'est de nouveau invitée... plus tôt dans la journée nous avons été inondés, nos affaires à peine sèches depuis les derniers jours de tempête ont cette fois baigné dans 5 cm d'eau au fond de la tente (fort heureusement, la partie chambre était restée au sec). Avec la capillarité, pluie + vent risquent de donner un résultat pitoyable... outre le froid, on sent déjà l'humidité imprégner nos sacs de couchage en contact permanent avec la tente !
La voyageuse suisse avec qui j'avais discuté au dîner s'était exclamée, d'un air désolé, "ah merde !! Oops, pardon" lorsqu'elle a appris que nous étions en tente... ça m'a beaucoup amusée car ça résumait très bien la situation. Elle m'a également appris que tout un tronçon de la route circulaire (route principale qui fait le tour de l'île) avait été fermé ces derniers jours car un camping-car de plus de 7 mètres s'était fait renverser et qu'une jeep s'était retrouvée sur le toit à cause du vent... sympa ! On a d'ailleurs croisé plusieurs autres voyageurs, dont certains aguerris et habitués de l'Islande, exprimer leur lassitude et leur ras le bol : ils n'avaient jamais vu ça et cherchaient, eux aussi, à écourter leur voyage.
Bref, activité du soir : trouver une solution pour échapper à ces conditions désastreuses qui se répètent. J'épluche les annonces airbnb, et même les vols possibles depuis Reykjavik pour une escapade sous des cieux plus cléments ! Verdict : deux réservations de 3 nuits chacune dans des airbnb nous permettront de nous poser quelques temps. Les tempêtes ne se reproduiront peut-être pas, on croise les doigts, mais imaginer des moments plus faciles nous permet de mieux appréhender la suite !
De toute façon, on a toujours imaginé le voyage comme ça : avec une alternance de camping et de location. Pas en Islande compte tenu des prix, mais par la suite, on pensait prendre 2 nuits par semaine dans du dur. L'Islande ne dérogera finalement pas à la règle !