La fin des vacances se passera dans la région de Tours, où nous sommes attendus par la famille d’ici deux ou trois jours. Voulant fuir les alertes météo, nous décidons donc de nous diriger en Bourgogne et plus particulièrement à Givry pour y acheter du vin, avant de faire la route vers l’Indre-et-Loire. On retraverse donc avec plaisir les petits villages bressois que l’on a découverts il y a peu, on fait les divers pleins et l’on choisit de s’installer pour la nuit près d’un lac. C’est là que notre manque d’expérience nous joue un mauvais tour : nous arrivons de nuit sur un spot qui nous semble être, comme tous les autres, parfait à tous points de vue : calme, isolé, et à niveau.
Le réveil est cependant difficile : il pleut depuis la veille sans discontinuer, et le sol sur lequel on repose s’est transformé en boue épaisse. Sans tarder, nous prenons la poudre d’escampette avant qu’il ne soit trop tard : nous ne voulons pas rester enlisés… Je mets le contact, entame ma manœuvre, recule de quelques centimètres et réalise avec effroi qu’il est déjà bien trop tard ! Je fais du sur place. Bien joué, nous…
Bien sûr, nous n’avons aucun matériel pour nous désembourber. On essaie avec les moyens du bord, des branches trouvées deci-delà, une sorte de couverture que l’on sacrifie pour l’occasion, rien n’y fait, l’enlisement est insoluble.
On appelle alors l’assistance, puis une longue, une très longue attente commence : quand le dépanneur nous rappellera-t-il ? Les heures passant, malgré les relances de l’assistance, on perd espoir qu’il nous fasse signe un jour. Toujours sous une pluie battante, Lutin décide donc de retenter l’expérience, avec les rares cailloux qui nous entourent, cette fois-ci… pas à pas, ou plutôt quart de roue par quart de roue, on finit par y arriver et nous sommes enfin libérééééééééés, délivrééééééééééés – pardon. C’était trop tentant !
Quatre heures plus tard, après avoir laborieusement parcouru 3 mètres, on retrouve enfin la terre ferme, forts d’une expérience dont on retiendra la leçon.
Enfin, après une heure et demie de nettoyage du camping-car (et de nous-mêmes !), on repart en direction de Givry, que l’on atteint de nuit… Juste à temps pour déguster et acheter quelques bouteilles avant la fermeture de la cave, ouf !
Notre périple va bientôt toucher à sa fin, nous visons désormais notre dernière étape avant de rejoindre Tours : Street Art City, à Lurcy Lévis, dans l’Allier. Comme nous sommes des êtres très étranges, entre l’expérience de ce matin et la neige attendue pour la nuit, on décide non seulement d’atteindre Lurcy-Lévis dès ce soir mais également de trouver un emplacement pour camping-car “en dur”. Bizarre, non ?
La route, ce soir-là, est certainement l’une des pires expériences de conduite que nous ayons eu l’occasion de vivre. Nous empruntons, sous un vrai déluge nocturne, des nationales envahies de poids lourds qui vont vite, très vite, trop vite. Il doit bien y avoir plus de 10 camions pour une voiture, ils se collent, ils nous collent, nous doublent alors qu’il y a aucune visibilité : pas d’éclairage, impossibilité d’utiliser les phares tant la route est chargée, aucun marquage au sol et reflets lumineux dans l’eau qui couvre le sol… Un vrai plaisir ! La concentration est à son maximum, et nous arrivons à bon port avant que la neige fondue, qui a remplacé les gouttes d’eau, ne soit elle-même remplacée par des flocons résistants.