Nous voici arrivés au terme de notre périple. Dernière journée avant notre vol du retour ! La pluie s’est invitée, le ciel est couvert voire totalement bouché, le vent est froid… Ça plante le décor et accompagne admirablement bien l’humeur morose qui m’accompagne aujourd’hui.
Ce voyage, puisque je peux désormais en parler au passé, m’a laissé une impression mitigée : si j’ai adoré certains lieux, certains moments, je n’ai pas été emportée par son ensemble, globalement, je n’ai pas ressenti un enthousiasme débordant. Les lieux que l’on a pu découvrir m’ont plu, mais l’entre-deux, la route souvent ennuyeuse, les villes assez mornes pour la plupart et l’ambiance absente ne m’ont pas spécialement emballée. Manque de préparation d’une part, et région moins extraordinaire que celles que l’on avait déjà vues d’autre part, fatigue des uns et des autres… Aujourd’hui, j’ai du mal à extraire les gros points positifs de ce périple, même si je sais pertinemment qu’ils sont là, qu’ils existent, et qu’ils referont surface quand le souvenir de ce voyage se sera créé, tout simplement…
Et pourtant, pourtant, si je suis vraiment très contente à l’idée de retrouver mon « chez moi », j’aimerais rester, encore, approfondir, creuser, dénicher ce que l’on a raté, repartir vers des régions qui nous plaisent davantage, le blues du retour est bien là !
Entre deux averses, on s’accorde un très rapide pique-nique à Joshua Tree NP, vous n’aurez même pas de photos puisque vous en avez déjà eu bien trop hier… Aussi parce le vent glacial ne nous autorise pas à traînailler.
Puis direction je ne sais quel outlet pour faire le plein de vêtements pour les filles (un outlet est un « village » constitué de magasins d’usine aux prix particulièrement intéressants).
Quoi de plus efficace qu’une journée dédiée au consumérisme (peu plaisant mais évidemment nécessaire) bien terre à terre pour revenir à la « vie normale » ? De toute façon, le temps se dégrade encore, ce qui rend l’activité parfaite pour cette journée.
C’est là que l’on se rend compte de la différence flagrante de tarif entre des produits « US » vendus en France trois fois plus chers qu’ici, et qu’à l’inverse, les produits « EU », même fortement dégriffés, sont affichés au double de chez nous ! Il me semblait pourtant qu’aucun d’entre eux, à quelques exceptions près, n’étaient fabriqués en Europe ou aux Etats-Unis…
Je ne suis pas sûre d’aimer cette conclusion, mais force est de constater que faire du shopping (je déteste ça) m’a vidé la tête (n’est-ce pas son but ? « Consommez, braves gens ! Consommez, surtout, ne pensez plus à rien, ne réfléchissez pas, ne prenez pas de recul, laissez-vous faire… ») !
Plus aucun blues en vue, il a été remplacé par une grosse fatigue par contre, et le stress du retour. Le vol. Je ne vais pas m’étendre, mais pour la première fois, je ressens une véritable angoisse à l’idée de prendre l’avion : boule au ventre tenace, larmes incontrôlables.
Certains savent pourquoi j’ai peur de l’avion, depuis quelques temps… Jusqu’à maintenant, cette peur restait théorique et la projection de ma petite famille et moi-même dans un avion ne me plaisait pas, mais ne me bloquait pas pour autant. Là, sommeil difficile (impossible), je flippe à bloc ! Je disais plus haut que je n’avais pas très envie de rentrer, mais j’aimerais si possible arriver à Paris malgré tout ! 😀
De toute façon, j’ai de quoi m’occuper, je refais les bagages, et hop, la journée est bouclée !
Quelques heures plus tard :
Voilà, nous sommes partis en direction de l’aéroport… Circulation aléatoire de Los Angeles oblige (nous étions à plus d’une heure et demie de LAX), quelques ralentissements me font redouter notre arrivée sur place… Finalement, tout se passe bien, on est largement dans les temps.
Le stress est toujours là, j’essaie cependant de ne pas le communiquer aux filles… Mais plus l’heure tourne, plus l’angoisse s’estompe, et une fois dans l’avion, une fois le vol entamé, elle a totalement disparu. Tant mieux !
Quelques jours plus tard :
Je garderai de ce périple une grande satisfaction d’avoir découvert des lieux qui nous ont enchantés, et une certaine expérience, aussi, de nos goûts, nos préférences, de ce que l’on pourrait refaire, ne pas refaire, de comment mieux préparer les voyages suivants. (Parce que, oui, on parle déjà du suivant… mais pas pour tout de suite !). Il est clair que je n’ai pas spécialement envie de retourner dans le sud de l’Arizona, ni au Nouveau-Mexique, mais par contre, j’aimerais particulièrement retourner vers Sedona, Page… En y restant plus longtemps, en prenant le temps de creuser, en oubliant, peut-être, le côté « roadtrip » et en préparant au mieux nos escapades hors des sentiers battus. Avec une Mini Gnomette plus grande, aussi…
Ça tombe plutôt bien, on est sur la même longueur d’onde dans la famille !
Bref, un très beau voyage, de belles découvertes, nous voilà enrichis d’une nouvelle expérience avec quelques déconvenues qui nous permettra de mieux profiter encore de notre prochaine escapade dans l’ouest !